Vues pittoresques d'Alsace


Les "Vues pittoresques de l'Alsace", publiées en 1785 à Strasbourg, font partie de ces ouvrages qui s’inscrivent dans un mouvement plus général qualifié de "pré-romantique". Ce dernier touche l’art à la fin du XVIIIe siècle-début du XIXe siècle. Dessinées, gravées et terminées au pinceau en bistre par l’artiste François Walter, les 18 "Vues pittoresques de l’Alsace" qui composent le volume sont accompagnées d’un texte historique réalisé par l’abbé Grandidier, historien émérite de cette fin de XVIIIe siècle.


Un nouveau regard sur le paysage

François Walter et Philippe André Grandidier laissent une trace pérenne et un premier ensemble cohérent d’une nouvelle approche du paysage alsacien porté par la vision d’un romantisme naissant. Cette oeuvre préfigure l’émergence d’un nouvel esthétisme associant la description littéraire de Grandidier à une production iconographique de style romantique de l’énigmatique François Walter.

Les deux acteurs de cette parution souhaitaient en effet publier un ensemble de planches sur ce qu’ils estimaient correspondre aux grands monuments de l’Alsace. Ils adhèrent ainsi pleinement à cette tendance artistique du pittoresque qui émergeait en cette fin de XVIIIe siècle.


Monument historique et artistique inédit

Chaque planche de cet ensemble est une oeuvre originale et apporte un témoignage particulier tant artistique qu’historique sur le regard que l’on portait sur le paysage à la fin du XVIIIe siècle. Peu d'exemplaire de cet ouvrage remarquable et précurseur sont encore consultables de nos jours.

Oeuvre restée malheureusement inachevée

Deux planches devaient paraître tous les trois mois selon la volonté des auteurs. L’oeuvre est dédiée à Maximilien Joseph de Deux Ponts.

Philippe André Grandidier ne put continuer cette oeuvre décédant en 1787, à l’âge de 35 ans. Elle reste ainsi un monument artistique et historique malheureusement inachevé.

Seules ont ainsi été publiées les notices historiques concernant Ribeauvillé, Girsberg, Dusenbach, Zellenberg, Sainte-Marie-aux-Mines, Echery, Guémar, Bergheim, le Lac noir, Pairis, Kaysersberg et Munster.

Les textes des deux derniers lieux choisis ont été publiées en 1790-1791 sous la Révolution par F. Schoell, l’abbé Grandidier ayant déjà disparu. Cinq vues ne possédent pas de texte, soit le Bolgen, Exem (Eguisheim), Kientzheim, Murbach, Niedermunster et le Kronthal (Schirmeck).